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Louis, le routier

Marie Andrée Rinck • 18 décembre 2019

Routier international

Louis a quarante ans et il est routier depuis vingt ans cette année. Ca passe. "Comme les kilomètres sous les roues de mon truck, les années s'avalent". Il est routier international et il part chaque semaine le lundi matin pour descendre au sud de l'Espagne chercher des fruits et des légumes qu'il ramène dans le Nord de la France.


A la fin de la semaine il sera en vacances parce que ce sont les vacances de Noël et il ne reprendra la route que début janvier, il compte bien en profiter plus que d'habitude. Enfin, il ne fera pas plus de folies que d'habitude mais il aura une autre conscience, il pense qu'il saura "respirer" l'harmonie d'être à la maison même si les deux enfants, deux adolescents se disputent pour un oui et pour un non. Il vient de raccrocher d'une conversation avec sa femme et tout se passe bien à la maison là-haut dans le grand Sch'nord ! Sa femme le sollicite pour des choix de réveillon de Noël et il lui a répondu :

- écoute, fais pour le mieux, tu te débrouilles toujours très bien." 

-Mais non, j'ai besoin de ton avis pour choisir.

- Mais je m'en fiche en fait !

- comment ça tu t'en fiches ? Tu te fiche de Noel maintenant ? C'est nouveau ! Tu n'aimes plus Noël?

- ce n'est pas que je n'aime plus Noël mais je vieillis et j'ai du mal à retrouver la magie du temps où j'étais gamin, je suis fatigué et tant de choses me navrent. J'en suis à me demander si tout ça est vraiment nécessaire.

- oui, c'est nécessaire ! Pour nos enfants. Tu te souviens des beaux Noëls de ton enfance et il faut créer de la magie dans la vie de nos enfants pour qu'ils aient de beaux souvenirs de la leur. On n'a pas le droit d'être égoïstes sous prétexte qu'on vieillit. Heureusement qu'on vieillit ! Si on ne vieillissait pas ça voudrait dire qu'on est mort ! 

Une silhouette dans la nuit

- j'étais sur l'autoroute et je comptais faire le plein sur le prochain relai et on a été dévié. Du coup je n'ai pas pu faire le plein et je suis tombée en panne. Plutôt que de rester à geler dans ma voiture, j'ai préféré marcher en direction du prochain village.
- allez montez, je vous y emmène, montez, pauvre bonhomme tu es gelé... tiens monte dans ma couchette mais accroche toi bien. Ne tombe pas surtout.
Une fois installée, la jeune femme lui dit timidement : "merci Monsieur c'est très aimable à vous !"
- Allez, ce n'est rien, je vais vous ramener chez vous, comme on dit plus de peur que de mal ! Vous habitez au prochain village ?
La jeune femme est gênée. "Non, j'étais sur l'autoroute, je ne venais pas ici". 
- c'est juste se dit-il en lui-même, quelle question bête !
Il faut bien passer le temps alors il s'intéresse à sa passagère. Où compte-t-elle trouver une station d'essence ? Il sollicite son GPS pour trouver une station d'essence. Mais ce n'est jamais dans la bonne direction pour elle. Quelque chose attire son attention, une façon gênée de répondre en hésitant. Au village suivant à un feu, il regarde en arrière et le petit s'est endormi dans la chaleur de la couchette du camion. "Votre petit s'est endormi. Vous venez d'où ?" Elle bafouille une réponse qu'il ne comprend pas. "Il va falloir me dire où je vous dépose, moi je vais dans le Ch'Nord, je ne vais quand même pas vous amener avec moi !"
Elle ne répond pas. Ca l'intrigue et commence à l'inquiéter. "Dites ma petite dame, faudrait quand même penser à me répondre ! Je vous dépose où ?"
- Mais au premier village, ça ira bien, je me débrouillerai.
- je vais vous déposer à la prochaine station d'essence et là vous pourrez vous débrouiller pour récupérer votre voiture. Le temps de la chercher sur mon GPS ça ira.

Elle ne répond pas. Dans une ligne droite, il prend le temps de la regarder et il la voit essuyer une larme : "qu'est ce que vous me faites là, vous pleurez ? Qu'est ce qui vous arrive ?"

- oh ce n'est rien, c'est votre gentillesse, votre intérêt, vos questions me font venir les larmes aux yeux.

- vous pleurez parce que je suis gentil ? C'est nouveau ça ! D'habitude on pleure quand l'autre est méchant pas quand il est gentil. Et si vous en profitiez que vous êtes ici pour me vider votre sac comme on dit ! 

Alors elle lui a raconté : la perte de son travail parce que son entreprise avait fermé ses portes, son enfant de trois ans à élever seule, la perte de son logement aussi parce qu'elle avait trop de loyer en retard et aucune façon de trouver même un studio sans travail, enfin tout. Ses parents qui l'avaient jetée dehors quand ils ont su qu'elle était enceinte et qu'elle ne voulait pas se débarrasser de ce souci, le père de l'enfant qui en a profité pour argumenter que puisqu'on ne pouvait pas compter sur leur aide et qu'elle ne voulait pas faire "passer" cet enfant, il partait aussi parce qu'il était trop jeune pour assumer une telle responsabilité !  Et son extrême fatigue de vivre, qu'elle avait pris la voiture pour savoir si au bout de la route, elle avait une solution, ce qu'elle allait faire de sa vie... que son petit quand il se réveillerait, il aurait faim et qu'elle n'avait plus beaucoup d'argent pour le nourrir et que voilà elle était désespérée et autant le dire tout de suite elle avait surtout envie de finir ses jours dans un fleuve avec son petit dans les bras. "En fait pour tout vous dire, lorsque j'ai démarré la voiture, j'ai lancé un défi à Dieu en lui disant que c'était le moment où jamais qu'Il me montre qu'il était là et que s'il ne se passait rien, je ne croirais jamais en lui."

Louis éclate de rire ! Elle le regarde interloquée ! Il rit encore et lui explique : "Et bien dites donc, Jésus, Il a dû se dire : "c'est la journée des défis !"  Parce qu'après avoir quitté l'autoroute, je lui en ai lancé un ! Ah je trouve ça drôle pardon, je ne devrai pas, mais je trouve ça drôle vraiment... Bon, allez j'arrête de rire, c'est juste pour l'idée du défi que je ri, pas pour votre situation. Mais le bon Dieu, Il est bien plus malin que nous. Son GPS à Lui, il est gigantesque ! Incroyable ! Sublime ! Laissez-moi faire !

Il appelle sa femme. Lui annonce qu'il sera en retard à cause de la déviation et finalement lui demande, "tu peux me donner le numéro de téléphone de ta tante Jacqueline, j'ai envie de lui souhaiter un joyeux Noël ". Pendant qu'elle cherche le numéro, il tend un stylo et un papier à la jeune femme, pour noter le numéro. Nanti du numéro de téléphone, il appelle la tata Jacqueline. Après les commentaires d'usage : "Dis donc tata, tu t'occupes toujours d'un foyer pour jeune femme seule ? Parce que j'ai avec moi une jeune maman, il faudrait que tu l'héberges en urgence... Oui ? Une fille s'est réconciliée avec ses parents et ils sont venus la chercher hier ? C'est super ça ! Tu as une place libre ? Et bien c'est formidable, la place n'est plus libre, je te la dépose, tu es sur mon chemin, je fais juste un petit détour. Donne moi ton adresse précise et j'arrive !"
Il raccroche et se tournant vers la jeune femme, il lui dit en lui tendant le bras en signe de commandement, mais le visage riant : "vous, dorénavant, je vous interdit la moindre trace de désespoir, quoi qu'il vous arrive dans toute votre vie, quoi qu'il puisse vous arriver dans le futur, je vous interdit la moindre trace de découragement parce que notre rencontre, si elle n'a pas été préparée par Dieu moi je suis la fée clochette !"
Marie Andrée RINCK
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Pour le / la croyante c'est une annonce logique, elle n'a rien d'extravagant. Elle est même cohérente. Elle s'explique aisément. C'est réjouissant de constater que depuis quelques temps, les scientifiques se prennent à comparer les états de santé des croyants par rapport aux négateurs. Ainsi le Journal Suisse, le Matin dans son édition du 22.12.18 a consacré une de ses dernières chroniques à ce sujet et l'a intitulé " Dieu est bon pour la santé ". Merci nous avions remarqué ! En 2017, Boris Cyrulnik dans son livre Psychothérapie de Dieu affirmait déjà que la croyance en Dieu est bonne pour le corps comme pour le psychisme . A ce qu'il semble, l'ensemble des recherches scientifiques en viennent aux mêmes conclusions : croire en Dieu nous fait nous porter bien, mieux que l'ensemble de la population : "ils ont moins de pépins médicaux, présentent un état général psychique et psycho somatique plus satisfaisant, guérissent beaucoup plus vite et donnée non négligeable, ont une espérance de vie plus longue". Ainsi la Duke University (Caroline du Nord) a menée une vaste étude de 1977 à 1999 qui révèle que les personnes pieuses, croyantes, vivent en moyenne 29 % plus longtemps que les autres ! Mais est-ce si étonnant ? Ne lit-on pas dans les psaumes de semblables approches ? Ainsi le Psaume 102.3 n'affirme-t-il pas : " Heureux qui se complaît dans la loi du Seigneur, et qui médite sa loi jour et nuit. Il ressemble à l'arbre planté sur la rive des eaux courantes. Il donne son fruit en la saison, son feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu'il entreprend réussit".
16 décembre 2019
Une amie m'a invitée chez elle pour m'annoncer une nouvelle. Elle me raconte son entretien avec son médecin. Je le retranscris comme elle me l'a raconté. Je me suis mise à la place du médecin et j'ai imaginé sa réaction.
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