Marguerite Parigot a eu une enfance à l’abri du besoin, ses parents vivaient de revenus de la terre et de la vigne. Elle né le 7 février 1619, est baptisée le jour même, à Beaune. Elle est la cinquième enfant de Jeanne Bataille et de Louis Parigot.
Ses parents sont profondément chrétiens et très pieux. A cinq ans, elle accompagne sa mère dans ses visites aux malades de l’Hôtel-Dieu. L’époque est difficile, la région est en guerre, les pauvres sont partout. Si petite pourtant, elle ressent pour eux beaucoup de tendresse.
Dans le même temps, si jeune pourtant le Saint Sacrement l’attire irrésistiblement et elle fait à Dieu dans le secret de son cœur d’enfant, l’offrande d’elle-même.
Alors qu’elle a onze ans, sa mère tombe malade. Quelques instants avant sa mort, sa mère la console et lui promet qu’elle sera carmélite. Elle décède, mettant un terme brutal à l’enfance heureuse de ses enfants. Marguerite, dans la douleur extrême de se découvrir orpheline court à l’église Notre-Dame et prosternée devant la statue de la Vierge, elle Lui demande en larmes de lui tenir lieu de mère et reçoit dans son cœur l’assentiment de la Vierge Marie à sa prière.
Le soir même des obsèques de sa mère, elle entre au Carmel Saint Etienne de Beaune.
Pendant deux heures, Mère Elisabeth de la Trinité la prieure du Carmel et Mère Marie de la Trinité, maitresses des novices vont s’entretenir avec cette enfant, si pieuse et si ardente et ses confidence, sincères, pures de la pureté de l’enfance vont toucher profondément leurs cœurs.
En 1630, à onze ans et demi, Marguerite entre définitivement en religion sous le nom de Marguerite du Saint Sacrement dans le Carmel de Beaune. Marguerite aura désormais deux mères. Et de nombreuses rencontres avec l’Enfant Jésus.
Le 21 Novembre 1631, à l’âge de 12 ans, en la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple, elle prononça ses vœux en extase, tantôt prosternée devant le Saint Sacrement, tantôt soulevée à la hauteur de l’autel, le visage et toute sa personne brillant d’une blancheur éclatante. Jésus la prit ce jour-là pour l’épouse de son enfance, promettant de lui enseigner la science de la Croix.
Tout naturellement sa piété précoce pour l’enfant Jésus se révéla intense. Le divin Enfant combla sa petite épouse de la crèche de grâces mystiques. Elle demande et reçoit la Grâce d’être enfermée dans l’état de la sainte enfance de Jésus. Piété, humilité et joie de voir fréquemment Jésus, constitue son existence. Elle écrit : "Quand le Bon Dieu nous envoie des souffrances, nous devons nous efforcer de les cacher en nous et de ne pas les montrer aux autres qui ne sont pas chargés de les porter".
Dans le livret que lui consacre le Carmel de Beaune, nous lisons qu’après plusieurs mois au Carmel, elle confia qu’après avoir vécu un temps de ténèbres intérieures, elle éprouva "un renouvellement de la grâce du baptême" qui la fit mourir saintement à elle-même. Dieu renouvela sa pureté et posa sur ses membres "un sceau d’innocence". Chacune de ses communions la plongeait dans un ravissement extatique : le Ciel lui était ouvert et elle y voyait la Sainte Vierge, les anges et les saints, avec qui elle conversait.
A la Saint Bernard, le 20 août, Jésus lui dit : "Tu n’auras plus de commerce avec la terre : soit participante à l’état de mon enfance".
En 1632, en la fête de l’Epiphanie, elle écrivit un acte de consécration, signé : « épouse du Saint Enfant Jésus en sa crèche ». Durant le Carême qui suivit, elle fut appelée à participer aux souffrances de Jésus durant sa Passion.
Elle semblait porter la Croix et s’affaisser sous son poids à plusieurs reprises, et les blessures et les souffrances endurées menaient son corps aux limites de l’épuisement. Le Vendredi Saint, elle tomba dans un anéantissement quasi-mortel puis parut revivre lors du dimanche de la Résurrection. Lorsque la Maitresse des Novices, Mère Marie de la Trinité lui rappela la grandeur de la voie ordinaire, craignant qu’elle ne soit le jouet d’illusions, notre sœur lui répondit : "Ma Mère, je vous donne le Saint Enfant Jésus pour ma caution, c’est Lui qui vous répondra".
Ces communications quasi-quotidiennes avec Jésus enfant suivaient la liturgie du jour qu’il s’agisse des textes de l’Office Divin, dont Dieu lui donnait l’intelligence ou des fêtes successives des saints, dont elle devait reproduire les dispositions. Ces contacts célestes s’accompagnaient de manifestations physiques : lévitation, rayonnement de son visage.
Ses sœurs la voyaient même lavée de pureté, teinte d’innocence, embaumée de chasteté : elle était purifiée sans cesse.
En ce temps de guerre et de grande misère dès 1632, elle va vivre en union avec le Petit Roi de Grâce et Roi couronné d’épines et répandra le rayonnement de l’esprit d’enfance car Jésus veut régner sur les cœurs simples et purs.
A tel point et d’une manière si absolue, qu’elle ne grandira pas et sa taille ne dépassera pas 1.30 m. on lui donnait le nom de "petit sœur".
Le 24 juin 1635, en la fête de Saint Jean Baptiste, Sœur Marguerite fit, à l’âge de 16 ans, sa profession solennelle. Dans un ravissement, Jésus lui apparaît sous la forme d’un enfant, lui remettant anneau, couronne et robe avec cette promesse : "Je ne refuserai rien à tes prières". Elle reçut des lumières sur les trois vœux monastiques.
Le Verbe de Dieu la nomma "l’épouse de son enfance".
Elle montrait des vertus religieuses rares pour une enfant de cet âge et notamment l’obéissance absolue aux règles du carmel pourtant si strictes qui témoignaient de la véracité des expériences de l’enfant. Dans le Carmel, on connut très rapidement la puissance de sa prière. Et même au-delà du Carmel.
Sa dévotion fut alors continuellement axée sur l’Enfant-Jésus.
A Noel, elle eut la grâce de porter l’Enfant Jésus dans ses bras, ce qui se reproduisit les années suivantes.
Ayant longuement médité sur le mystère de Noel, elle en tira ce précieux enseignement : « Il faut se faire petit comme l’Enfant de Bethléem pour gravir dans l’esprit d’enfance, le sommet du Mont Carmel ».
Et priant devant la statue de l’Enfant Jésus, elle entendit un jour distinctement ces paroles : « Je t’ai choisie pour honorer et rendre visible en toi mon enfance et mon innocence, du temps où j’étais couché dans la crèche ».
En 1636, l’année est effroyable pour la France attaquée au nord et à l’est, invasion, sièges, jusqu’à la Saône, qui était alors la frontière. Rien ne semblait devoir arrêter les armées ennemies d’arriver jusqu’à Beaune et d’y commettre des exactions et massacres.
Mais Jésus confie à Marguerite : "C’est par les mérites du Mystère de mon Enfance que tu surmonteras toutes les difficultés". Marguerite crée alors la "Famille du Saint Enfant Jésus" dont les domestiques vivront des vertus de l’Enfance.
La population de la région est terrifiée et la prieure du Carmel songe à quitter la ville. Mais lorsque Marguerite l’apprit, elle la rassura : "l’enfant Jésus m’a promis que la ville serait épargnée". Cette promesse, connue, divulguée en dehors du Carmel, et réalisée, provoqua une vague de reconnaissance que Marguerite sur indication céleste concrétisa en une prière appelée Petite Couronne : trois Notre Père, pour remercier Dieu du don qu’il fit en Jésus, Marie et Joseph ; douze Je vous Salue Marie pour honorer les douze années de l’enfance de Jésus.
Cette dévotion quitte très vite les limites du cloître.
L’armée ennemie se retire et la Bourgogne va connaître deux siècles de paix.
Jésus montra à Sœur Marguerite combien cette pratique de la Petite Couronne lui est agréable : Il lui fit voir dans une révélation ces petits chapelets brillant d’une lumière surnaturelle et lui fit la promesse que ceux qui les porteraient et les réciteraient avec dévotion conserveraient la pureté et l’innocence. Sœur Marguerite encouragea donc les fidèles : "Qu’on porte et qu’on récite le petit chapelet de l’Enfant Jésus comme un mémorial de la grandeur et de l’innocence de Jésus dans la crèche, et comme un lien qui nous unit à Lui."
Le 7 février 1639, Jésus lui apparaît pour la former aux vertus de son enfance et l’encourage à la pénitence : "Il faut que tu apprennes maintenant la science de ma Croix".
Comme la petite Thérèse de Lisieux deux siècles plus tard, et tant d’autres Saintes et Saints, Marguerite est chargée du poids des pécheurs. Maladies, souffrances, infirmités ne la quitteront plus.
En mars 1648, on l’installe à l’infirmerie d’où elle ne sortira plus.
Alors que son corps est un abîme de souffrances, son âme est un abîme de paix et de joie : "Il ne semblait pas que ce fut une créature mortelle, mais une âme déjà régénérée par la gloire ".
Elle qui vénère l’Enfant-Jésus tous les 25 du mois, décède dans la matinée du 26 mai 1648.
Jusqu’à la fin, elle remercie ses sœurs et les console : "Vous me trouverez toujours au Saint-Sacrement".
Exaucements et miracles se succèdent.
Marguerite est déclarée Vénérable en 1873.
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Veuille