Après l'évangile, le Père Lamy est revenu dire le Credo, Elle a repris Sa place à côté du prêtre presque devant le livre. Elle l'a laissé commencer le Credo ; à l'incarnatus est, Elle s'est inclinée, semblant dire : "C'est comme ça !" Au Sub Pontio Pilato, Elle a tendu ses mains fermées au dessus de l'autel, en crispant ses poings dans un geste de grande douleur. Elle avait les bras tout à côté de moi (et le Père montre la distance d'une dizaine de centimètres). J'étais tellement ému que je me suis trompé, j'ai bafouillé. Quand Elle a vu que je n'en sortais plus, Elle a continué le Credo comme si Elle disait la messe. Ca m'avait donné une telle secousse ! Elle m'a remis où j'en étais resté, bien tranquillement (souriant) : Elle sait bien ses prières.
Aux Mémento, Elle recommanda au prêtre de demander davantage : il y a abondance et surabondance pour donner.
La Très Sainte Vierge annonça la guerre (de 1914/1918) me parla maternellement de mon enfance, fonda le pèlerinage de Notre-Dame des Bois, me dit qu'Elle désirait une congrégation nouvelle. Elle condamna avec une grande énergie le modernisme, traita différents sujets, me défendant contre Lucifer.
Elle était vêtue d'une robe bleu foncé, avec son voile blanc, les manches serrés aux poignets et pieds nus. Sa robe monte jusqu'au dessous du menton. Elle a une robe ample et toute simple. Elle peut bien porter autre chose ! Les proportions sont parfaites, tout est parfait dans la Très Sainte Vierge. Ses yeux sont très doux. Elle peut prendre toutes les couleurs d'yeux : il y a un fixe, pourtant. De son vivant, ils n'étaient ni bruns, ni tout à fait bleus plutôt pervenche. Les oreilles de la Très Sainte Vierge sont visibles. De même la naissance des cheveux sur le devant du front. On voit également les bandeaux de cheveux sur les côtés. La seule statue qui Lui ressemble un peu c'est celle de la rue du Bac au dessus de la porte d'entrée ou Elle donne audience à Catherine Labouré.
Elle a le visage aussi long. Elle a l'air trop jeune dans sa statue et on ne peut pas La vieillir. Je n'ai jamais pu Lui donner son âge. La Vierge est très brune : Nigra sum sed formosa. Son extérieur est très simple. Elle penche rarement la tête et vous regarde bien en face, tout comme Son divin Fils. Mais on sent qu'au-delà de vous, leur regard plonge dans le monde entier.
Quand la Très Sainte Vierge parle maternellement, Elle porte une couronne formée d'un brin de rose, d'un de lis et d'une marguerite, avec un cercle d'argent très peu large placé au tiers de la hauteur. Ces brins fleuris sont disposés comme les doigts, une rose blanche à peine ouverte, une seule fleur de lis à peine ouverte et une marguerite. Naturellement ces fleurs plusieurs fois répétés et formant un cercle. Quand aux branchages verts du bas de la couronne, ils sont très sobres. C'est une couronne évasée. On pourrait passer la main entre le voile qui couvre Sa tête et Sa couronne. Mais quand Elle a condamné le modernisme, Elle a porté une couronne d'une incomparable beauté. Si la couronne de fleurs peut s'imiter, pour l'autre, la grande, on ne peut y songer. Elle est composée de pierreries et de lumières, les pierreries très fines, petites pour la plupart et quelques unes de grosses. Elles sont disposées harmonieusement, placées comme les grains dans un épi de blé, avec des lumières scintillantes encastrant les pierres et les faisant ressortir. Il y a des pierres bleues, quelques-unes rouges, quelques-unes violettes mais en moins grand nombre que les bleues. Parmi les plus belles sont les pierres d'un bleu pâle. J'ai presque regretté de ne pas lui en avoir demandé une. De ces pierres, les unes pendent et les autres forment côtés et il y a tout un jeu de lumières, les unes extérieures et les autres intérieures à la couronne Ce n'est pas à proprement parlé une couronne, c'est comme un diadème gonflé dans le milieu. Tout ce que j'ai vu dans les musées ressemble à l'œuvre d'un savetier à côté d'un soulier fin. Il n'y a pas de couronne sur terre qui approche de celle-là. Elle la porte quand Elle parle comme une souveraine. Elle est majestueuse. Elle l'a portée sans la gloire ; sinon, Elle serait effrayante et Elle ne vient pas pour effrayer.
Après le Credo elle a parlé de la guerre sur un ton très douloureux : "Elle sera lente à s'allumer, elle embrasera toute l'Europe, elle embrasera l'univers. IL y aura environ cinq millions de tués, mais –se tournant vers Lucifer-, j'en sauverai beaucoup malgré vous."
Le démon lui disait : "Ils passeront par la trouée des Vosges.
La Sainte Vierge : "Non, ils passeront par la Belgique."
Satan a dit : "Ils sont aussi coupables d'un côté que de l'autre". Satan connaît très bien les culpabilités. La Très Sainte Vierge s'est tournée à moitié vers moi et le fond de l'église a été rempli par un nuage blanc qui s'est ouvert. Le mur a disparu et c'est là que j'ai vu une ville avec un immense fleuve. Je crois que c'est Belgrade. J'ai vu des tableaux de la guerre. J'ai eu une sensation curieuse : je me sentais bien dans l'église mais j'étais aussi transporté loin de l'église : je ne peux pas me rendre compte exactement de la chose. Je me suis parfaitement rendu compte de la grâce que me faisait la Sainte Vierge de me montrer ces pays. Elle m'a fait parcourir un pays immense. Je vous donne là des explications très incomplètes ; je ne trouve pas de termes appropriés à ces choses. J'ai vu des navires de guerre avec des cheminées énormes. J'ai vu les paysages ; mais, plus tard, je me suis donné un mal énorme pour les situer et cela n'a pas été possible pour tout. On voit des fleuves, des ponts, la mer, comment les situer sur des cartes ? Tout n'est pas fini. Il y a des scènes que je n'ai pas vues se dérouler.
Le meilleur est de se taire pour moi.