Pierre de Luxembourg, né en 1369 à Ligny-en-Barrois (Meuse)
Il est le fils de Guy de Luxembourg, comte de Ligny-en-Barrois, et de Mahaut de Châtillon, comtesse de Saint-Pol, puissante famille qui donne des rois à la Bohême et des empereurs au Saint Empire.
Ce bienheureux vint au monde le 20 juillet 1369, d'une famille illustre parmi les plus illustres de l'Europe entière. Sa mère ne voulut jamais permettre qu'il fût nourri d'un autre lait que du sien, afin de l'éloigner de toute influence perverse, et de répandre en son coeur, avec le lait, les premiers germes de la vertu.
Trés tôt ses moeurs intègres, son humilité, sa modestie, attirèrent sur lui l'admiration de tout le monde; sa dévotion savait s'allier avec les exigences extérieures, et il se faisait remarquer, en même temps que par sa gravité, par une aisance et une amabilité charmante.
A six ans, il voua à Dieu sa virginité, et poussa au même voeu sa soeur Jeanne, âgée de douze ans. Ayant appris que la charité était une vertu traditionnelle dans sa famille, il l'exerça dès son enfance avec le plus grand soin.
Fils cadet, il est destiné à l'Eglise.
En 1377, à huit ans, on l’envoie faire des études à Paris.
Il se fit remarquer, là aussi par son humilité, ses pénitences et son culte envers la Vierge Marie.
Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années, n'est ce pas, étant enfant précoce, éclairé par les Lumières et la sagesse de l'Esprit Saint, ce fut un élève brillant, aimant chanter et danser, mais aussi pieux et mystique, se confessant tous les jours, charitable envers les pauvres. Pacificateur dans une université turbulente, il y obtient de bons résultats.
Il perd ses parents à 10 ans, il est alors élevé par sa tante Jeanne, comtesse d’Ossièges.
A 11 ans, en 1380, frère cadet du comte Waléran III, il fut livré en otage aux Anglais à Calais pendant plusieurs mois pour la libération de son frère aîné.
En 1384, Il avait à peine 15 ans quand il fut nommé évêque de Metz par l’entremise de son frère et il accepta par obéissance et à regret.
Il devient chanoine de Paris en 1379 et chanoine de Cambrai en 1382.
Créé cardinal-diacre par le pape d’Avignon Clément VII, il reçut l’ordination diaconale à Pâques 1384 en la cathédrale Notre-Dame de Paris dont il était chanoine.
CARDINAL D'AVIGNON
En 1386 à l'âge de 18 ans, il est nommé cardinal et vint en Avignon sur l'ordre du pape Clément VII.
Depuis six ans déjà, le grand schisme d’Occident divisait l’Église et le jeune cardinal, qui souffrait beaucoup de cette déchirure, fit tout ce qui était en son pouvoir pour y mettre un terme. Il s’imposait à cette fin des nuits en prière, des jeûnes et de très grandes mortifications en affirmant : "L’Église de Dieu n’a rien à attendre des hommes, de la science ni de la force armée, c’est par la piété, la pénitence et les bonnes œuvres qu’elle doit être relevée et elle le sera. Vivons de manière à attirer la miséricorde divine".
Il conserve à la fastueuse cour d'Avignon son mode de vie austère, s'infligeant des jeûnes et des pénitences. Déjà marqué par la souffrance et par une santé chétive, il avait une grande dévotion pour la passion et la croix du Christ, qui lui valut la grâce d’une vision extatique de Jésus Crucifié au cours d’une visite à Châteauneuf-du-Pape.
En 1386, sa santé donna de très sérieuses inquiétudes et il dut résider à Villeneuve, de l’autre côté du Rhône. Déchargé désormais de toute obligation, il allait prier longuement à la Chartreuse proche de sa demeure. Mais ses forces déclinèrent rapidement car le mal s’aggravait ; il restait cependant calme, patient, peu exigeant et toujours souriant.
Alors qu’il n’avait pas encore tout à fait 18 ans, il mourut le 2 juillet 1387 en murmurant :
"C’est en Jésus Christ mon Sauveur et la Vierge Marie que j’ai remis toutes mes espérances".
Apparenté à l'empereur et aux rois, ordonné évêque alors qu'il n'avait pas encore quinze ans, et promu cardinal par Clément VII, il ne put résider en paix dans son diocèse. Sans cesse désireux avant tout d'austérités et de prière, il quitta ce monde quelques jours avant ses dix-huit ans, en demandant à être enterré dans le cimetière Saint-Michel des pauvres.
Ce cardinal ascétique qui distribua largement des aumônes aux pauvres fait rapidement l'admiration du peuple. Il est réputé gratifié d'extases, au cours desquelles le Christ lui apparaît.
Sur l'emplacement de la plus célèbre des apparitions, à Châteauneuf-du-Pape, une chapelle sera édifiée.
Ses reliques, conservées jusqu’à la Révolution dans l’église du Couvent des Célestins édifié pour les garder, sont vénérées depuis 1854 dans l’église Saint-Didier d’Avignon, à Châteauneuf-du-Pape et à Ligny-en-Barrois. Son chapeau cardinalice, sa dalmatique et son étole diaconale sont encore visibles en l’église Saint-Pierre d’Avignon.
Son tombeau devint un lieu de miracles : deux ans après sa mort, on en comptait plus de deux mille.
La reine Marie Ire de Sicile fait édifier en 1389 une chapelle au-dessus de sa tombe. Le roi de France et le chapitre de Notre-Dame de Paris demandent un procès en canonisation qui s’ouvre à Avignon en 1390, mais, interrompu en 1397 par la mort de Clément VII, il ne sera jamais repris. L’église officialise tardivement le culte de ce personnage trop lié au schisme d’Avignon. Sous les pressions de la France, sa béatification est proclamée par Rome le 9 avril 1527, mais il ne sera jamais canonisé.
À Avignon, dont Pierre de Luxembourg est l’un des saints patrons, la date anniversaire de son inhumation était chômée et donnait lieu à des cérémonies publiques de très grande ampleur. Le XVIIe siècle connaît l’apogée de son culte. Au xixe siècle encore, des confréries vouées à l’éducation de la jeunesse se placent sous son patronage en Provence, où le prénom Pierre-de-Luxembourg est alors relativement courant.
Saint François de Sales,
qui avait pour lui une profonde dévotion depuis son enfance, voulut venir prier sur son tombeau en novembre 1622, un mois juste avant sa mort, et il déclara alors: "Je n'ai jamais rien lu qui m'eût donné autant de confusion sur ma vocation ecclésiastique que la vie de ce jeune cardinal".
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Veuille