Dina BELANGER
1897 / 1929
Sœur Marie Sainte-Cécile de Rome
Québec
Dina né à Québec le 30 avril 1897. Née dans un milieu bourgeois, elle reste fille unique de ses parents Octave et Séraphia Bélanger. Tous deux très croyants, la vie est paisible dans la rue du Roi à Québec. L’enfant fait le bonheur de ses parents qui la voient grandir avec beaucoup de bonheurs.
C’est une petite fille qui fait preuve d’un caractère déterminé et volontaire, dés l’âge de deux ans, elle sait réciter le Je vous salue Marie et récite couramment l’angélus d’une manière très appliquée. Elle aime la solitude, elle réfléchit beaucoup à tout ce que ses parents lui racontent, elle aime les récits qu’ils lui font sur la vie de Jésus, et à six ans, elle médite de longs moments sur la Passion de Jésus.
Son enfance est heureuse et choyée, elle baigne dans l’amour de ses parents très dévoués à leur enfant. Ils sont heureux de la voir si préoccupée de Jésus, et malgré son jeune âge, elle envisage déjà de mourir pour Lui.
Elle fait sa première communion le 2 mais 1907, elle a 10 ans, . Elle sent distinctement la présence de Jésus en elle et son amour pour Lui la pousse à encore plus d’attentions pour Lui être agréable, à être digne de sa Présence, elle est très attentive à se corriger de ses défauts, notamment celui de vanité et à pratiquer encore mieux la charité.
En 1908, à onze ans, le jour de la fête de l’Annonciation, elle entend pour la première fois la voix de Notre Seigneur et en est submergée de bonheur. Les grâces se succéderont pour son édification.
En 1911, elle pense déjà à la mortification et pour elle, quitter le foyer est un moyen d’y parvenir, la vie douillette de la vie familiale lui semblant trop privilégiée.
A quinze ans, elle fait vœu de chasteté et elle demande la Croix à Notre Seigneur comme cadeau pour son quinzième anniversaire. Elle demande à son directeur spirituel à entrer au couvent mais celui-ci lui refuse arguant qu’elle attende ses 23-24 ans pour lui en reparler.
Pianiste de talent
Alors elle commence des études supérieures de piano, elle excelle si bien qu’elle se voit proposer de faire de nombreux concerts.
Alors qu’elle se veut solitaire, contemplative, hantée par le salut des âmes, la voilà lancée dans le monde.
En 1920, elle entend le Seigneur lui dire :
"Je te veux à Jésus-Marie" et en déduit qu’Il la veut enseignante dans cette congrégation. Mais elle répugne à enseigner, la vie contemplative étant pour elle le summum de son désir.
Le 11 août 1921, elle entre au couvent de Sillery près de Québec.
C'est lors de sa retraite d’entrée au noviciat...
Mais laissons là raconter : "C'était le dernier soir de la retraite. Pendant le temps libre qui précédait la préparation de la méditation du lendemain, je me rendis à la chapelle. L'ombre était descendue, le silence régnait.
Jésus me fit entendre sa voix mystérieuse et douce ; je me sentais enivrée de pures délices, c'était la paix, l'amour.
Puis, le bon Maître prit mon pauvre cœur, s'en empara, à la façon dont on enlève un objet de quelque endroit, et mit à la place – ô don de l'infinie tendresse ! – son Cœur sacré et le Cœur Immaculé de Marie. (…)
Depuis ce moment, j'ai agi, aimé avec le Cœur de Notre-Seigneur et celui de ma sainte Mère. Dans mes prières particulières, je n'ai plus dit : “ Mon Dieu, je vous offre mon cœur ” ou autre formule analogue ; non, le mien, je ne l'avais plus, j'en étais délivrée.
A Noël 1921, elle raconte encore : "Un matin, le doux Enfant me dit : “ Veux-tu, nous allons jouer à l'amour ? ”
Moi, je me voyais petite comme lui.
“ Oh ! oui, mon cher Jésus ”, lui répondis-je.
– Eh bien ! reprit-il, celui de nous deux qui aimera le plus gagnera.
J'eus alors l'impression que j'avais le moyen puissant d'engager la partie.
– Je t'ai créée, continua l'aimable Sauveur, je t'ai donné la foi dès les premières heures de ton existence, je t'ai entourée et prévenue de grâces sans nombre et précieuses, je t'ai rachetée, pardonnée, appelée à la vie religieuse : tout cela, c'est mon amour.
Et toi ?
– Jésus, je vous aime autant que je le puis et, pour vous prouver mon amour, je ne veux rien, rien vous refuser.
– Je sais, mais mon amour est infini, et le tien ?
– Le mien, ô divin Enfant, il est infini comme le vôtre, parce que je vous aime avec votre Cœur !
– Tu as raison ; donc la partie est égale, nous avons gagné tous les deux !
Un autre matin, mon charmant petit Roi me proposa :
– Jouons à la croix, veux-tu ?
– Oui, Jésus.
Mais à ce jeu-là, je ne sentais pas autant de hardiesse qu'à celui de l'amour, parce qu'il me semblait plus difficile de me soustraire à la défaite.
– Celui des deux qui portera le mieux sa croix l'un pour l'autre gagnera.
– C'est comme vous le voulez.
– Vois-tu, à Bethléem, je nais dans la pauvreté ; en Égypte, à Nazareth, durant ma vie publique, au Calvaire, toujours et partout la souffrance et l'humiliation ; depuis, dans l'Eucharistie, l'anéantissement complet et de combien de maux suis-je victime dans le sacrement de l'amour !
Et toi, que souffres-tu pour moi ?
– Jésus, je suis heureuse d'accepter toutes les petites peines que vous daignez m'envoyer et je vous remercie à l'avance pour celles que votre bonté me réserve.
– J'ai tout subi et j'endure tout sans me plaindre.
– Vous savez que je veux porter ma croix avec joie.
– J'ai choisi ce qu'il y avait de plus pénible.
Ma réponse commença à se faire hésitante :
– Mon bon Maître, vous savez bien mon désir sincère, ma volonté ferme de ne jamais être infidèle à la moindre de vos grâces. Je suis faible, mais vous connaissez ma nature. Et votre croix, je l'aime avec passion en ce qu'elle a de plus pénible.
– Mes souffrances, reprit enfin l'aimable Sauveur, ont une valeur infinie. Que valent les tiennes ?
Je vis les miennes pauvres, misérables ; triste, je me tournai vers la Sainte Vierge, la suppliant de m'éclairer. La lumière ne tarda pas.
– Jésus, répondis-je avec bonheur, les miennes, je les unis aux vôtres et ainsi ma pauvreté est couverte de vos mérites infinis.
– Eh bien ! conclut le divin Enfant, cette fois encore, la partie est égale ! »
La voilà, paisiblement en cœur à cœur avec son Jésus, leur union mystique se resserrera chaque année davantage.
Il lui fera vivre des expériences mystiques. Elle les décrira :
"Le 22 novembre, fête de la sainte Cécile, Jésus me dit, le matin, à l'heure de la messe : “ Tu ne peux assister à la sainte messe ; eh bien ! viens entendre celle du ciel, où l'on chante aussi sainte Cécile. ”
Aussitôt, il me sembla être au paradis. Je croyais entendre des harmonies dont la suavité et la puissance sont inconnues sur la terre.
Puis la multitude des anges et des saints entonna un cantique à la louange du Dieu éternel : Gloria in excelsis Deo !
Des instruments innombrables accompagnaient. Sans interruption des instruments, succéda un Sanctus. Oh ! ceux-là seuls à qui le Seigneur en accorde la grâce peuvent comprendre ces contemplations ! Ce Sanctus surtout dépassait tout ce que mon imagination peut concevoir d'harmonieux, d'ineffable, d'enivrant. J'entendis la voix des enfants, celle des confesseurs, des saintes femmes, des apôtres, des martyrs ; j'entendis des voix incomparablement plus belles, plus douces et plus riches que les précédentes : c'était le cortège des vierges qui suit l'Agneau partout où il va. Ces différents chœurs alternaient entre eux ou se fondaient en un seul. Ensuite, les instruments ne cessant pas, ce fut un cantique d'actions de grâces au Seigneur glorifié dans sainte Cécile, un chant en l'honneur de cette dernière. La troupe des anges et des saints la loua ; puis, les harmonies devinrent très, très douces, et Cécile, seule, modula son hymne d'amour et de reconnaissance envers l'Époux. Quels accents purs ! Les chœurs reprirent et terminèrent cette louange. Les instruments vibraient toujours. Jésus me dit : “ C'est l'heure, il faut retourner sur la terre. ”
J'ouvris les yeux, j'écoutai autour de moi, je reconnus que c'était l'instant même où la messe se terminait à la chapelle".
le 3 octobre 1924, premier vendredi du mois du Rosaire, treizième anniversaire de son vœu de virginité : "Mon Dieu, avec votre grâce sainte et le secours de Marie, ma bonne Mère, je fais vœu du plus parfait. Mon Jésus, je fais vœu de te laisser agir avec toute la perfection avec laquelle tu désires agir en moi ; je fais vœu de choisir toujours le plus parfait".
Elle écrira aussi à ce sujet : "Loin de me sentir enchaînée par ce vœu, rigoureux en apparence, j'étais plus libre que jamais ; et si ma liberté pouvait s'accroître, je dirais que de jour en jour, depuis deux mois et demi, elle augmente sans cesse.
C'est que Jésus est la Vie, la Force, le divin Agissant en mon être. (…) L'obéissance était ma règle du plus parfait. (…) Je n'ai pas émis ce vœu parce que je me pensais parfaite, oh ! non, non, mille fois non ! J'ai désiré prononcer ce vœu et je m'y suis engagée tout simplement pour dire au bon Dieu que je l'aimais".
Thérèse de Lisieux aurait-elle pu dire aussi : "Il n'en reste pas moins réel que je multiplie imperfections, manquements, sottises, involontairement, c'est vrai ; mais tout cela me prouve ma misère, mon impuissance. Et, me voyant si digne de mépris et si pauvre, je m'élance, avec le vol de l'aigle, dans les régions de la Bonté infinie. (…) Puis, souvent, je prends mon crucifix, je baise les plaies sacrées, la plaie de l'épaule droite et sa lèvre adorable, et j'ajoute : “ Cher Jésus, si je n'avais pas commis cette sottise, tu n'aurais pas eu tant de baisers et tant d'actes d'amour. ”
Quelle est la plus grande joie qu’une âme puisse donner à Jésus ?
Jésus a dit à la bienheureuse Dina Bélanger, le 30 avril 1928, les mots suivants : « Ma joie, en plus du bonheur parfait et éternel que je possède en mon Père et en moi-même, est de me reproduire dans les âmes que j’ai créées par amour. Plus une âme me permet de me reproduire vraiment en elle, plus je ressens de bonheur et de repos en elle.
La plus grande joie qu’une âme puisse me donner est de me laisser l’élever à la Divinité. Oui, ma petite épouse, je ressens un immense plaisir à transformer une âme en moi-même, en la divinisant, en l’absorbant complètement en la Divinité. »
Elle jouit en permanence de grâces ineffables qui lui laissent voir la perfection infinie de son Époux et l'immense mer de béatitudes promise à la créature élevée par dons à l'union mystique au divin Maître
"Des millions d'âmes sur la terre attendent des grâces de salut et de sanctification de mon abandon à l'action divine".
Elle comprend alors que son rôle d'épouse est de fixer son regard amoureux sur son Époux, sa fidélité en cet office est la cause de sa fécondité et de sa force dans les épreuves qui ne vont pas tarder : "Si, une seconde seulement, je regardais le rien que je suis, je sens que je faiblirais aussitôt".
Car la tuberculose est là, installée qui commence à ronger son organisme
Ses terribles souffrances ne l'accablent pas, au contraire, elle s'en accommode avec espérance : "Le Seigneur cherche des âmes qui le servent avec joie. L'obscurité comme la lumière, la désolation comme la consolation, l'amertume comme la suavité, tout vient de sa main généreuse ou, plutôt, jaillit de son Cœur comme un trait enflammé par l'amour. Notre vie devrait être une continuelle action de grâces, un prélude joyeux au cantique de la louange éternelle".
"Jésus cherche des âmes qui le consolent. Son Cœur eucharistique souffre ! Oh ! comme il souffre !… Il désire des âmes entièrement livrées à son amour ; des âmes délicates qui non seulement ne lui refusent rien, mais saisissent avec empressement l'occasion de lui faire plaisir, qui préviennent ses désirs et l'entourent d'attentions, petites en elles-mêmes et néanmoins grandes par la charité ; des âmes qui lui offrent tous les petits riens que sa bonté sème à chaque instant au cours d'une journée. (…) Jésus souffre… Combien peu d'âmes comprennent la plainte de son Cœur au tabernacle ! Plusieurs l'entendent ; bien peu, hélas ! la comprennent !"
Aussi son zèle pour souffrir ne faiblit pas. Jésus la satisfait le 22 janvier 1927 :
"C'était un samedi, la fête de Notre-Dame de Fourvière et la clôture des Quarante-Heures. Durant ma méditation, au pied du Saint-Sacrement exposé, je me suis trouvée soudainement envahie par une grande paix. J'éprouvais déjà la présence de mon divin Maître, mais il y avait quelque chose de plus que dans l'union ordinaire, pourtant si intime, du jeudi et du vendredi.
En effet, Notre-Seigneur m'accorda une grande faveur : les stigmates d'amour de ses plaies sacrées. De son Cœur divin, des flammes rayonnaient sur les pieds, les mains et le cœur de mon être anéanti dans le sien.
La Très Sainte Vierge posa ces flammes sur mes membres et Jésus y imprima les stigmates d'amour de ses plaies sacrées. (…) Depuis quelques semaines, Notre-Seigneur se plaît à m'appeler : “ ma petite Moi-même. ”
Jeudi saint 1927, elle écrit : "Mon Cœur pense sans cesse à unir les âmes à lui par l'Eucharistie, comme il est uni lui-même à mon Père par l'amour dans l'unité et la charité parfaites.
“ Mon Père, qu'ils soient un en nous comme nous sommes un, vous en moi, et moi en vous. ” Voilà la prière qui est l'expression de la pensée de mon Cœur eucharistique."
Le lendemain, Vendredi saint : "Mon bon Maître me fait participer aux sentiments de tendresse de son Cœur durant sa Passion et sur la croix. La tendresse du Cœur de Jésus ! Ah ! je ne l'ai jamais comprise jusqu'à hier et aujourd'hui. Les mots humains ne disent rien. Les attendrissements du cœur de la meilleure des mères n'ont rien de comparable avec elle. Le Cœur de Jésus est un abîme de tendresse… c'est tout ce que je sais dire, parce que je n'ai pas d'expression pour traduire ce que je comprends".
C'est avec une ardeur inouïe qu'elle va se donner à cet office de consolation du Cœur eucharistique de Jésus, en particulier pour la sanctification des âmes consacrées : c'est sa mission particulière.
23 septembre 1927 :
"Le Cœur de Jésus m'emmène avec lui à la conquête des âmes. C'est lui qui fait tout le travail, et moi je lui donne mon ennui, mes petites souffrances, je n'ai qu'à le laisser faire et à ne rien lui refuser. Il m'a bien avertie, hier matin, qu'on ne va pas à la conquête des âmes sans de grandes fatigues ni sans peines, mais tout est si bon avec lui et pour lui. (…)
11 octobre 1928. "De l'amour ! de l'amour ! J'ai soif des âmes ! Un grand nombre d'âmes se perdent parce que beaucoup de mes prêtres ne m'aiment pas assez. Ils ne touchent pas les cœurs parce qu'ils ne sont pas assez unis à moi. Ils comptent trop sur des moyens humains et sur leur activité propre, et pas assez sur mon action divine".
Ainsi accompagnera-t-elle son époux dans sa quête des âmes jusqu'à ses derniers jours, dans sa vie de malade apparemment ordinaire, souffrant comme toutes ses compagnes de l'infirmerie et sans jamais faire la moindre pénitence particulière. "Tu me laisses faire en toi, eh bien ! moi, je te laisse faire en mon Cœur. Tous mes trésors infinis sont à toi. Par ma très sainte Mère, donne-les, donne-les aux âmes".
Le 8 novembre :
Laisse-moi te plonger dans l'humiliation et ne t'occupe que de Moi seul. Si tu savais combien il y a d'âmes consacrées qui refusent de se soumettre à l'autorité, à cause de leur orgueil ! Laisse-moi te plonger dans l'humiliation et, durant ce temps, je donnerai à beaucoup d'âmes consacrées la grâce de sortir de leur orgueil. (…)"
Ses derniers mois ressemblent beaucoup à ceux de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Le 30 avril 1929, jour de son trente-deuxième anniversaire, elle est conduite dans la partie de l'infirmerie réservée aux tuberculeuses. Tandis que la maladie progresse, elle témoigne d'un oubli d'elle-même, d'une gaîté semblable à celle de la sainte carmélite de Lisieux. Elle regrette de ne pouvoir témoigner sa gratitude à ses sœurs, mais Jésus la rassure : "C'est moi qui paierai tes dettes. (…) Je les paierai en Dieu, je les paierai avec mon Cœur. À chaque personne qui t'aura rendu le moindre service ou causé le moindre plaisir, je donnerai des grâces en retour. Mais, au ciel, tu paieras de plus toi-même tes dettes. Je t'ai donné mon Cœur, c'est pour jamais. Tu devras donc distribuer mes richesses par ma très Sainte Mère".
À partir de juillet, elle n'a plus la force de tenir un crayon. Si ses supérieures connaissent son intimité avec Jésus, les autres religieuses ne manquent pas de remarquer ses admirables vertus.
On permet à ses parents de la visiter ; son père lui dit combien ils prient pour sa guérison mais, ajoute-t-il, "il nous semble que tu ne nous aides pas beaucoup".
– Papa, répond-elle, je ne veux que la volonté du bon Dieu.
Ils la visiteront régulièrement jusqu'au dernier jour, mais les voir souffrir lui est une intense souffrance supplémentaire.
Elle se consume rapidement, mais à ses supérieures elle dit : "Qu'il fait bon se livrer à Jésus ! Qu'Il est fidèle ! Qu'Il est généreux ! Qu'Il est délicat dans les plus petites choses ! Que sa bonté me touche… C'est mon emploi de souffrir… Que je suis heureuse ! Oh ! le bonheur d'être religieuse ! Je m'en vais chez le bon Dieu travailler pour mon “ Jésus-Marie ” jusqu'à la fin du monde… pour les autres âmes aussi… Je donnerai de la joie…
C'est une consommation de tous les instants que cette faiblesse générale, cette oppression, ces points violents… On se sent démolie et détruite pour Lui… Que c'est bon "
A son dernier après midi, elle récita encore un chapelet avec Mère Sainte-Élisabeth, puis elle ajouta d'un air réjoui : "La mort s'en vient"
Regardant les sœurs qui étaient près d'elle, elle leur sourit. Ce sourire avait quelque chose de si pur, de si angélique, que les religieuses en gardèrent un souvenir ému.
Vers trois heures, elle murmura : “ J'étouffe ”. La supérieure provinciale et les conseillères appelées à la hâte arrivèrent pour recueillir son dernier soupir.
Elle expirait dans l'attitude de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : presque assise dans son lit, la tête rejetée en arrière, les yeux fixés au ciel. Elle avait trente-deux ans dont huit de vie religieuse.
Il semble qu'une incohérence technique se soit glissée dans la redirection de l'adresse mail. Nous nous en excusons car vos messages ne sont pas arrivés à destination et vous n'avez donc pas reçu de réponse.
Nous en sommes extrêmement désolés. Nous en sommes même meurtris de cette erreur lourde dont nous sommes responsables.
Veuillez nous en excuser.
Veuille